Chiens de sang - Karine Giebel

Courir. Toujours plus vite. Plus loin. Fuir la mort qui plane au-dessus d'eux, oiseau de proie aux ailes gigantesques dont l'ombre les dévore déjà. Diane a choisi la fuite. D'instinct. Elle sait qu'ils sont derrière. Juste derrière. Avance minime, infime. Comme son espérance de vie, désormais. Pourtant, elle marche. Pourtant, elle veut vivre.

Rémy avance. Avec le poids de la peur qui comprime son cœur. Le poids de la fatigue, comme un boulet enchaîné à ses jambes. Il devrait être ailleurs, en ce moment même. En compagnie de sa femme et de sa fille. Mais non, il est là, errant dans ces bois inhospitaliers, avec ces inconnus qui fuient comme lui.

Il est devenu une proie. Rien qu'une proie. Il n'existe plus. Déjà mort.

Alors, pourquoi a-t-il aussi peur ? Le monde est ainsi fait, qui ne changera jamais. Les chasseurs d'un côté, les proies de l'autre.

Avis :

Décidément, j'ai du mal avec Karine Giebel. J'avais commencé un de ses autres romans (et vu que je ne me souviens plus du nom, c'est qu'il ne m'a pas laissé un super souvenir ^^) et je m'étais dit que Chiens de sang pouvait peut-être changer la balance. Sauf que...

Je n'ai pas eu assez de noirceur à mon goût. C'était plus un roman gris que noir, parce que pas mal de choses m'ont déplu. Si l'intrigue s'est installée assez rapidement, elle s'est rapidement dégonflée. Ç'aurait pu être un bon roman. Mais malheureusement, les phrases sont courtes, ça devient vite répétitif et ça a clairement fini par m'ennuyer.

J'ai eu énormément de mal avec les personnages : pas assez creusés, je n'ai rien ressenti face aux émotions qu'ils éprouvaient. Peut-être la faute à la multitude des points de vue, qui m'ont un peu perdue, et dont certains auraient pu être zappés, ce qui a fait que je ne me suis pas attachée à eux. Pire, ils me gonflaient presque.

En bref, ce roman sur la monstruosité humaine ne m'aura donc pas convaincue ni satisfait mes attentes, surtout avec un final bâclé, trop facilement devinable. Il manquait des pages, où l'histoire et les personnages auraient pu être bien plus creusés. Le roman aurait pu être plus qu'il ne l'est.