Angor - Franck Thilliez

D'où vient ce cauchemar qui la hante depuis sa greffe de cœur ? 

Camille, gendarme à Villeneuve-d'Ascq, voit chaque nuit une femme enfermée l'appeler au secours. Un rêve aussi réel qu'un souvenir. Elle n'a dès lors plus qu'une obsession : retrouver l'identité de son donneur.

À une centaine de kilomètres de là, Sharko et Henebelle n'ont guère le temps de pouponner leurs jumeaux : une femme, victime d'une longue séquestration, les yeux presque blancs, dépourvus d'iris, a été découverte... sous un arbre.

Et leur enquête prend un tournant plus curieux encore lorsque Franck comprend qu'à chaque nouvelle piste, il est devancé par une jeune femme, gendarme dans le Nord...

Avis :

Après la déception de Vertige, je retrouve enfin le couple Sharko/Henebelle, pour le meilleur et le pire.

Ce que j’aime chez Franck Thilliez, c’est la documentation qu'il fait pour ses romans. Adieu cerveau, bonjour cœur, et je trouve justement top qu'il change de 'sujet' (pas que j'aie été lassée un jour des méandres et du fonctionnement du cerveau) mais c'est vrai qu'explorer la mécanique du cœur et tout ce qui relate du don d'organes sont de bons sujets. Et comme à chaque fois, je me pose toujours une question quand je referme le livre, et j'aime ça.

Le fond d'Angor est définitivement sombre et glauque entre trafic d'organes, meurtres et vols de bébé. Si au départ les deux enquêtes ne semblent pas avoir de liens, on devine rapidement que tout est lié d'une drôle de façon. L'intrigue est très tordue, malsaine, le suspense est présent de A à Z, et rend l'histoire très très concrète, si concrète que ça en fait froid dans le dos.

Il y a beaucoup de découvertes dans cette enquête, ce ne sont pas des mots pour des mots, c'est là pour apporter quelque chose à l'enquête et que pour le lecteur plonge un peu plus encore dans l'esprit des meurtriers. Bien évidemment, l'action et les rebondissements sont au rendez-vous de telle sorte que je ne me suis pas ennuyée un seul instant et je n'ai pas vu les pages défiler à l'approche du dénouement. Cependant, j'ai remarqué une légère ressemblance avec un roman de Maxime Chattam, mais ça n’entachera pas ma note finale.

Concernant les personnages, ça a été un énorme plaisir de retrouver Franck & Lucie. Ils sont trop mignons en tant que parents, mais ils restent des enquêteurs de choc toujours passionnés par leur métier. Lucie est une vraie tête brûlée qui n'en peut plus de rester à la maison pouponner, elle est en manque de son boulot et d'horribles et sanglantes enquêtes. Et Sharko, toujours égal à lui-même, essaie de la préserver du mieux qu'il peut de l'horreur humaine. Mais évidemment, Lucie semble être celle qui porte la culotte dans le couple.

J'ai aimé découvrir plus en profondeur le personnage de Nicolas Bellanger et je suis contente que Franck Thilliez l'ait fait parce que c'est un beau personnage qui méritait d'être creusé. Et enfin le personnage de Camille, fragile et déterminée, qui n'hésite pas à foncer tête baissée sans penser aux conséquences à cause de son coeur qui manque de lâcher d'un moment à l'autre. Elle ressemble étrangement à Lucie, par sa détermination et sa fougue, tout comme Bellanger ressemble à Sharko.

Pour Bellanger et Camille, j'ai senti le coup venir rapidement, mais c'est pas pour autant que ça m'a dérangée, bien au contraire. Alors que Sharko a Lucie pour le faire couper du boulot, il était 'normal' qu'il advienne de même pour Bellanger même si on ne sait pas si Camille et lui sont ensemble ou non à la fin du roman.

Je dirais que je me suis réconciliée avec Franck Thilliez après l'énorme déception qu'a été Vertige, roman auquel je n'avais pas du tout accroché (peut-être parce que ça manquait de Franck et Lucie), mais pour le coup, Angor m'a convaincue de continuer encore et encore les romans de l'auteur. Prochain arrêt : Pandemia.

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